Cellule de Jesse, Léon et Nicolas

Quatre lits, superposés deux par des, meublent cette chambre.

Alan fut amené sans ménagement dans cette pièce. Il changeait de cellule ? Mais.. Pourquoi ? Il préférait l'ancienne, où il était au calme, seul, et où il avait une petite fenêtre pour garder un contact avec le monde extérieur. Mais là...
Avec qui allait-il la partager ?

Jesse :

Mes deux gardes attitrés me libérèrent des menottes dans cette nouvelle chambre. Je rentrais sans leur adresser un regard lorsqu'ils fermaient la porte derrière moi. Je remarquais un garçon, blond, qui observait la chambre. Je m'installa sur un lit visiblement libre.

Alan salua le nouveau venu d'un signe de tête, alors que lui s'assit sur un lit, les jambes repliées contre son torse. Le blondinet regardait autour de lui. Il.. allait vraiment devoir dormir dans la même pièce que d'autres ? Non, il n'allait jamais réussir à fermer les yeux.

Jesse :

Je lui rendis son signe de tête. Un gars qui avait l'air perdu, mais visiblement, qui avait pas prévu de me faire chier autant que l'autre. Un bon point pour lui.

Le jeune homme recula un peu, pour se retrouver le dos contre le mur, comme le soutenant. Ce jeune garçon au visage enfantin et aux yeux clairs n'avait strictement rien à faire ici. Mais après tout, il n'avait pas le choix. Il était ici, voilà tout. Peut-être même allait-il y laisser sa peau.
Mais il ne parlait pas, il n'en avait pas envie. Pas maintenant.

Jesse :

-Qu'est-ce que tu fais ici ?
Je le détaillais. Bordel, il avait rien à faire ici vu sa dégaine et son regard paumé..

Alan releva le regard vers Jesse, mais le détourna bien vite, incapable de soutenir un regard plus d'une demi-seconde. Il était un bout de viande balancé au milieu de lions.
- Un accident.
Il n'en dit pas plus, et ne lui retourna pas la question. Il ne voulait pas savoir. Et si il était un meurtrier ? Un tortionnaire ? Un violeur ?

Jesse :

Je fronçais les sourcils. Je faisais flipper à ce point là ou quoi ?
-Accident ? Alors pourquoi tu t'ai pas défendu ? Tu aurais du le dire, ça t'aurais éviter de croupir ici.

Un étrange sourire amère se dessina au coin des lèvres du jeune homme, avant qu'il ne cache son visage dans ses genoux, comme pour fuir la vision de cet endroit
- Je ne peux rien dire. Il me tuerait.

Jesse :

Tuait ? Il parle de quoi lui ?
-C'est à dire ?

Alan ferma les yeux, le visage caché dans ses genoux.
- Si je dis pourquoi je suis ici, il le saura, et il viendra me tuer pour me punir.
Il semblait réellement effrayé à cette idée. Comme si son "ennemi" était imbattable, insurmontable. Comme si il ne pouvait pas y échapper. Il pensait comme la majorité des enfants battus, en fait.

Jesse :

Son attitude me rappeler celle d'Anya quand on s'est rencontrée. Elle disait toujours "je peux venir, il me le fera payer". Elle m'avait ensuite tout expliqué, et avait fini par prendre des affaires, et s'était casser de chez elle pour être avec paix, protégée. Je fronçais les sourcils.
-Il viendra pas ici. Personne voudrait venir là, peut importe la raison.

Alan ne regardait pas le jeune homme. Il ne regardait rien, en fait, le visage enfouit contre ses genoux. Il ne devait rien dire, surtout.
Il ne répondit pas, sur le coup.
- Et toi ?
En réalité, même si il osait demander, il avait franchement peur de la réponse.

Jesse :

-T'a pas l'air de t'y connaître en drogue, je suppose. Le nom du réseau ne te servira à rien. Je m'appelle Jesse Andersen, et je dirigeais un gros, gros réseau de drogue. Et j'ai tué plusieurs fois, en ultime nécessité, dans des règlements de compte pliés vite fait bien fait, à part le dernier.
Je croisais les bras. Je supposais qu'à cette réponse, il allait immédiatement cesser de me parler, qu'il allait flipper. Ce qui pouvait être compréhensible, si lui n'était là que pour un banal accident..

Alan frémit un peu. Il avait tué, mais en "ultime nécessité". Mais qu'est ce que cela voulait dire, ultime nécessité ? Lorsque lui-même allait être tué, ou juste.. Pour quelqu'un qui ne payait pas.
- Ultime nécessité ?

Jesse :

-Ouais. Quand les échanges se passaient mal, qu'on refusait de payer la somme convenue, que le ton haussait, et qu'ils sortaient les armes. C'est eux qui commençaient. C'est moi qui terminaient. Ça marchait comme ça. Ou quand ils menaçaient un de mes alliés proche. Je tue pas pour le plaisir. Ça me fais pas grand chose, mais c'est pas mon boulot.

Alan hocha très légèrement la tête, sans parler plus. Que dire, de toutes manières ? Ils allaient rester ici bien assez longtemps, de toutes manières. Beaucoup trop.
Il restait sur son lit, contre le mur à la propreté douteuse

Jesse :

Je soupirais. Je ne supportais plus d'être enfermé la, aussi je décidais de sortir un peu. Un gardien me mit les menottes et il m'emmena en salle commune.

Alan avait peur de devenir fou, s'il restait ici, et seul. Alors il sorti de sa pathétique couchette, et demanda à un garde de le faire partir.

Léon arriva, il se demandait avec qui il allait cohabiter. Il s'allongea sur un lit.

Jesse :

Un garde me poussa sans ménagement dans la cellule, retirant les menottes qui m'entravaient les poignets. Bordel, ils prenaient moins de précaution avec les autres.. Mais ces connards étaient tellement heureux d'enfin voir Andersen, l'insaisissable sous les barreaux, qu'ils ne comptaient pas me lâcher une seule seconde. Mon regard se renfrogna. Léon Vastia. J'allais cohabiter avec ce connard. Formidable, manquait plus que ça.. Je ne dis rien, et m'installa sur mon lit. Je me coucha, et mis mes mains derrière ma tête pour la relever un peu. Je fixais le plafond sans dire un mot.

Léon
Je souris sadiquement. Quelle surprise, je me retrouve dans la même cellule que ma cible. parfait...

Jesse :

Je sortis une des doses de coke que ma donner Anya tout en me redressant. Je n'allais pas attendre que le manque s'installe pour en prendre. Justement, je n'en serais que plus violent, je le savais. Et Vastia allait privilégier sûrement d'étudier la situation au préalable. Je sniffais ma dose de coke tranquillement et ranger mon autre sachet sur moi, pour être sur qu'on ne me le prenne pas.

Léon
Je m'endors, je suis fatigué et par malheur on le réveille, sa va barder pour le matricule du coupable

Jesse :

Je restais ainsi, étendu tranquillement sur mon lit. Je pris une feuille de papier et un crayon, commençant a griffonner des esquisses de plan. Des plans pour faire passer efficacement la drogue. C'était urgent. Vraiment, vraiment urgent.

Jesse :

Je plia la feuille et la prit sur moi, avant de frapper a la porte. Je voulais sortir un peu. Un garde me reluqua, me passa les menottes, et me poussa vers le terrain de sport.

Léon
Je me réveille quand Jesse pars. Je me lève et demande à gardien de me faire sortir

( Parce que cette bannière est trop classe )
Alan revint ici ,ne sachant pas vraiment où aller sans se perdre. Tout se ressemblait, ici.

Jesse :

Après m'être un peu aventurer dans le centre, je finis par revenir dans ma cellule. Le gardien me libéra de mes menottes et je parti m'asseoir sur mon lit. Je remarquais la présence de mon codétenu, Alan.

Alan était assis sur son lit, contre le mur. Il semblait un peu ailleurs. Du moins, jusqu'à ce qu'il ne tourne la tête vers Jesse.
- Oh, bonjour.
Il était poli, le petit

Jesse :

Je levais les yeux vers Alan.
-Salut.. Alan c'est ça ?
Je me souvenais vaguement de son prénom lors de notre première discussion.

Le blond hocha la tête. Naturellement discret et effacé, il n'avait jamais été très bavard.
- Jesse, non ?
Il avait une bonne mémoire, et se souvenait assez bien de ses discussions jusque là.

Jesse :

Esquissant un léger sourire en coin, j'acquiescai.
-Ouep' c'est ça.
J'en profitais pour l'observer vaguement. Il avait l'air tellement renfermé..

Alan avait appris à réfléchir, avant de parler, afin de ne pas donner une information sensée être privée. Mais il avait appris à se la fermer, surtout. Et 'était presque devenu obsessionnel.
- Tu...tu es allé dans quels endroits, ici ?
Il cherchait de quoi parler un peu, pour faire un effort. Et puis Jesse avait un côté assez intimident.

Jesse :

Je haussais les épaules.
-Oh, j'ai pas vu grand chose. La salle commune, le réfectoire, le terrain de sport. Et je crois que c'est tout. Disons que les alentours ne sont pas très variés ici.
Je souris un peu d'un air détaché.
-Et toi ? T'a visité un peu ?

Le blond eut un léger sourire.
- Non, je suis juste les gardes quand ils nous emmènent, ou proposent d'aller autre part. La salle de cours, aussi. Il y a un terrain de sport, ici ?
Mouis, Jesse avait la tête des gens qui faisaient du sport.

Jesse :

Je hochais la tête.
-Ouep' un petit. Mais bon, chacun joue de son côté alors question motivation c'est pas trop ça. Y'a aucun intérêt a marquer un but si Péronne ne protège le but tu vois.
Je souris un peu. M'ennuyant cruellement, je décidais de le questionner un peu afin d'engager un semblant de discussion normale.
-Et les cours, c'était comment ?

Il sourit un peu plus, comme amusé.
- Je m'en doute. Vous étiez à peu près combien ? Il s'est passé quelque chose ?
Le blond passa une main dans sa nuque, l'air un peu gêné.
- Disons que, juste devant, deux filles se touchaient un peu trop pour pas être gêné, en étant juste derrière. Donc le cours.. Je n'en ai pas grand chose.
Le pire c'est qu'il n'avait pas semblé avoir profité du spectacle. Non, Alan avait juste été gêné. Il semblait si innocent en disant ça que s'en était amusant.

Jesse :

-Je ne sais pas.. 3 au début, 5 ou 6 quand je suis parti.
Je souris, amusé, a l'écoute de son "récit".
-Faut bien qu'elles s'occupent pour tuer le temps. A l'heure qu'il est elles doivent bien s'amuser, t'en fais ma pour elle.
Je ricanais un peu.
-Oh, non il s'est pas passer grand chose pour moi la bas. J'ai pu profité d'un concert de gémissements par Oliver et son nouveau pote dans un coin du terrain, et d'une embrouille entre Plier et Jason qui les a découvert dans une position assez déstabilisante on va dire.
Son air innocent et si réservé m'arracha malgré moi un sourire en coin amusé. Ce mec la semblait tellement paumé que s'en était comique, mais au moins, discuter avec lui m'occuper, et il semblait assez agréable malgré sa timidité.

Les joues pâles du blond prirent une teinte légèrement rosée en entendant les paroles de son codétenu. Visiblement, il n'avait pas prévu qu'on lui dise cela.
- Dans une prison pour mineurs je.. m'attendais pas à ça.
Il se sentait horriblement inculte, surtout. Sans compter que tous les gens autour semblaient en parler comme si c'était rien. Ils avaient tous tant d'expérience ? Le seul qui avait touché le corps d'Alan était son père, et sans le consentement du petit blond. Et puis merde, il était face à Jesse, quoi. Vu sa réputation, il devait.. Oh non, il  préférait ne rien imaginer, c'était mieux pour sa pauvre petite pureté. Et putain qu'il semblait adorable

Jesse :

Mon sourire en coin s'agrandit.
-Quoi, tu pensais que tout le monde allait bien s'entendre et rester sage ? Justement, c'est l'inverse qui se produit, mais ça ils l'ont pas encore capter, les connards qui nous ont foutu ici. Le peu d'humanité qui nous restait va disparaître.
Je haussais les épaules,détaillant son attitude si gênée par rapport au sujet. Je posais sur lui un regard narquois, amusé, mais pas si moqueur. Juste amusé.
-Je me trompe si je dis que tu semble assez mal a l'aise sur ce sujet ?

Alan semblait affreusement gêné. Et il l'était, si on se fiait à l'état de ses joues, qui semblaient chauffer davantage à chaque seconde.
- Mais ça doit fonctionner un minimum, sinon, ils fermeraient tout cela, non ?
Oh, encore de la naïveté. Et puis, à la dernière phrase de Jesse, le blond eut l'impression d'être foudroyé par la honte, ne sachant que dire. Rha ! Mais qu'était-il sensé dire, à ce sujet ? Ici, même ceux qui avaient son âge se retrouvaient à faire ça. Mais... à seize ans, n'avoir aucune expérience, c'était normal, non ?
- Tu.. Te trompes, en effet.
Il détourna le regard, rendant sa réponse encore moins crédible.

Jesse :

Je haussais les épaules et dis craquer mon cou, détendant ma nuque engourdie.
-Apparemment ils sont trop cons pour s'en rendre compte.
J'observais sa réaction, remarquant son regard qui fuyait rapidement et ses joues qui se teintaient de pourpre. Cette vision m'arracha un léger rire.
-Aller, c'est rien tu sais. T'a pas la tête d'un mec qui a un casier chargé a donf depuis des années, c'est pas un drame tu sais !

Alan fini par abandonner le premier sujet de conversation, sachant qu'il en avait déjà parlé avec certain, et il savait que les types comme Jesse avaient raison, là-dessus. Ils avaient de l'expérience. Et lui ? Il connaissait quoi, au sujet des prisons ? Il avait vu Breaking Bad et Hannibal. Oh, bravo, ça allait beaucoup l'aider !
- J'avais remarqué.
Il semblait toujours aussi gêné. Mais même pour lui, c'était confus. Si, jusque à, il avait été violé, si il n'avait jamais voulu le faire.. Est-ce qu'il était toujours considéré comme vierge ?

Jesse :

Il semblait réfléchir un instant. Je penchais la tête légèrement sur le côté, l'observant un peu.
-T'a jamais eu de meufs ? Ou de mecs, chacun son truc, ca me dérange pas.
J'avais beau préféré très largement la compagne féminine, sans réelle attache bien évidemment, j'avais rien contre le gays, ni contre les bi. J'avoue que ça me semblait toujours étrange au début, mais après tout, chacun fais ce qu'il veut.

Alan sembla s'étouffer, soudain surpris par la question, qui lui semblait un peu trop personnelle. Mais il devait s'habituer. Allez, Alan, souffle. C'est les questions que les gens se posent, normalement.
- Pas du tout. En général, je parlais pas vraiment avec les gens, également.. enfin surtout au lycée, et je sortais pas souvent de chez moi.
Il se dit rien sur son orientation, surtout parce qu'il n'était pas du tout sûr de cette dernière. Et avoir un père qui lui interdisait d'approcher qui que ce soit n'avait pas arrangé les choses.

Jesse :

A mon tour d'être surpris. Quoique, pas tant que ça. Je me doutais qu'il n'avait pas spécialement d'expérience, mais au point d'en avoir aucune..
-T'inquiète va, te prends pas la tête pour ça. Ça t'apporte rien a part la merde. Sauf si tu tombes sur quelqu'un qui sait te faire oublier toute cette merde durant un moment justement.
Je ricanais un peu, puis l'observa.
-Tu devais être du genre renfermé, le gosse au fond de la classe qui veut se faire oublier, nan ?

Le blond grogna un peu, comme un gosse auquel on faisait une leçon de morale, qu'il prétendait connaître. Et c'était à peu près le cas, d'ailleurs.
- Je suppose.. Et toi, tu en as eu beaucoup, non ?
Pas besoin de plus parler. Mais bon, il s'améliorait, déjà. Il parlait à peu près normalement, et était capable de tenir une conversation avec quelqu'un, même si il se sentait obligé de réfléchir à ses phrases avant de parler.
- L'année dernière, les profs ont demandé mon transfert dans un lycée pour handicapés, parce qu'ils pensaient que j'étais muet.
Au moins, c'était clair.

Jesse :

Un sourire narquois faussement gêné illumina mes traits. Je penchais une nouvelle fois la tête sur le côté en lâchant un léger rire.
-Hmm.. Ouais, je vais pas te mentir en te disant que oui oui, je suis un mec fidèle et romantique. C'est pas crédible de toute manière..
Je ricanais une nouvelle fois, puis l'écoutais. Avant d'éclater de rire. Je me repris un peu, encore secoué d'un rire nerveux. Ce gamin me faisait bien rire décidément.
-Bordel, mais qu'est ce qu'ils sont débiles a l'éducation nationnale ! Faut pas s'étonner que le pays coule a l'heure qu'il est ! Et sinon, t'a réagi comment a ce moment la ?
En vérité, l'image d'un gosse paumé s'imprimait dans mon cerveau, un gosse qui se demandait si on le prenait vraiment pour un muet ou si c'était juste une blague de mauvais goût. L'image correspondait plutôt bien au profil du blondinet.